Yona Friedman
« Yona Friedman, visionnaire »
L’architecte, urbaniste, penseur et théoricien Yona Friedman, né en Hongrie en 1923, et décédé aux Etats-Unis en 2019 aurait eu cent ans cette année.
Conçue comme un hommage à ce visionnaire et comme une ouverture sur sa pratique si diverse et féconde, cette exposition s’intéresse en particulier à trois de ses projets dans lesquels le vide occupe une place de choix :
– le développement théorique autour de « L’art de modeler le vide » ;
– La Ville Spatiale ;
– Le Musée sans Bâtiment.
Une très grande partie de l’oeuvre de Friedman, élaborée de façon tant théorique que sculpturale par le biais de ses écrits, dessins et maquettes, s’organise en effet autour du concept clé de « sculpter le vide ».
J’essayais souvent de définir l’architecture comme sculptant le vide. En effet, le matériau qui fait l’architecture est le vide pénétrable. Vous pouvez l’apprécier de l’intérieur. Mais le vide en soi n’est pas visible. Quelque chose doit le contenir. L’espace architectural est généralement contenu dans une boîte. Le travail des architectes consiste le plus souvent à concevoir cette boîte. La sculpture de l’espace peut également être réalisée en créant un espace négatif, c’est-à-dire un espace autour des objets, (…) comme un «moule» de ces objets. Ce travail relève également du domaine de l’architecture. (Y.F)
La Ville Spatiale, imaginée par Yona Friedman à partir de 1953, permet un nouveau développement de l’urbanisme : celui de la ville tridimensionnelle ; il s’agit de multiplier la surface originale de la ville à l’aide de plans surélevés (Y.F) L’architecture de la Ville Spatiale doit être suspendue à 35 mètres du sol et reposer sur des pylônes, occuper le moins possible d’espace au sol, et superposer plusieurs niveaux, permettant de faire coïncider les sphères résidentielle, professionnelle, industrielle et commerciale. Il s’agit d’une sorte de maillage, transformable à loisir par ses habitants, qui sont invités à organiser eux-mêmes leurs espaces de vie en déplaçant mur et planchers à la manière de meubles. Et libérant, voire ouvrant ainsi certains volumes.
Également dans cette optique d’architecture modulaire, conviant l’individu à prendre part aux évolutions du paysage urbain qu’il habite, Yona Friedman a conçu le Musée sans Bâtiment à la fin des années 60. Souhaitant décloisonner les espaces « figés » tels que le musée pour y intégrer à la fois les populations et l’environnement extérieur, cette oeuvre-manifeste, constituée d’anneaux-modules « vides » en acier, légère, maniable et recyclable, est aussi représentative de la préoccupation écologique de l’architecte.
Un modèle du Musée sans Bâtiment est actuellement installé Place du Mont Blanc et sera « activé » par les spectateurs à plusieurs reprises durant la durée du festival. Ceux-ci sont en effet invités à sélectionner puis à collaborer à l’accrochage d’oeuvres issues de la collection du Musée Alpin, à participer à des échanges autour des accrochages ou des conférences sur la biodiversité, ou encore à prendre part à des performances dansées.
Yona Friedman
Courtesy: Fond Denise et Yona Friedman, Marianne Friedman Polonsky, Archives Jean-Baptiste Decavèle.
Tous droits réservés.
Exposition « Yona Friedman, visionnaire » à la médiathèque de Chamonix-Mont-Blanc, Artocène 2023, © Julien Gremaud
« A tribute to Yona Friedman »
The architect, urban planner, thinker and theoretician Yona Friedman (b. Hungary in 1923 - d. United States in 2019), would have been 100 years old this year.
Conceived as a tribute to this visionary man and as an opening onto his diverse and fruitful practice, this exhibition focuses in particular on three of his projects in which the void occupies a prominent place:
– the theoretical development around “The art of modeling the void”;
– The Spatial City;
– The Architecture without Building.
Much of Friedman’s work, elaborated both theoretically and sculpturally through his writings, drawings and models, is indeed organised around the key concept of “sculpting the void”.
I often tried to define architecture as sculpting the void. Indeed, the material that makes architecture is the penetrable void. You can appreciate it from the inside. But the void in itself is not visible. Something has to contain it. Architectural space is usually contained within a box. The work of architects is most often to design this box. The sculpture of space can also be achieved by creating a negative space, that is to say a space around the objects, (…) like a “mold” of these objects. This work also falls within the field of architecture. (Y.F)
The Spatial City, imagined by Yona Friedman from 1953, allows a new development of urban planning: that of the three-dimensional city; it is about multiplying the original surface of the city using raised planes (Y.F) The architecture of the Space City should be suspended 35 meters above the ground and rest on pylons, occupying as little space as possible on the ground, and superimpose several levels, allowing the residential, professional, industrial and commercial spheres to coincide. It is a kind of mesh, transformable at will by its inhabitants, who are invited to organise their living spaces themselves by moving walls and floors like furniture. And freeing, even opening up certain volumes.
Also in this perspective of modular architecture, inviting the individual to take part in the evolutions of the urban landscape he inhabits, Yona Friedman designed the Architecture without Building at the end of the 1960s. Wishing to decompartmentalize “frozen” spaces such as the museum to integrate both the populations and the external environment, this work-manifesto, made up of “empty” steel module rings, light, handy and recyclable, is also representative of the ecological concern of the architect.
A model of the Museum without Building is currently installed Place du Mont Blanc and will be “activated” by the visitors on several occasions during the duration of the festival. They are indeed invited to select and then collaborate in the hanging of works from the collection of the Alpine Museum, to participate in discussions around the hangings or conferences on biodiversity, or to take part in performances. danced.
Yona Friedman
Courtesy: Denise and Yona Friedman Fund, Marianne Friedman Polonsky, Jean-Baptiste Decavèle Photographic Archives
All rights reserved.
Exposition « Yona Friedman, visionnaire » à la médiathèque de Chamonix-Mont-Blanc, Artocène 2023, © Julien Gremaud
Exposition « Yona Friedman, visionnaire » à la médiathèque de Chamonix-Mont-Blanc, Artocène 2023, © Julien Gremaud
Yona Friedman
« Yona Friedman, visionnaire »
L’architecte, urbaniste, penseur et théoricien Yona Friedman, né en Hongrie en 1923, et décédé aux Etats-Unis en 2019 aurait eu cent ans cette année.
Conçue comme un hommage à ce visionnaire et comme une ouverture sur sa pratique si diverse et féconde, cette exposition s’intéresse en particulier à trois de ses projets dans lesquels le vide occupe une place de choix :
– le développement théorique autour de « L’art de modeler le vide » ;
– La Ville Spatiale ;
– Le Musée sans Bâtiment.
Une très grande partie de l’oeuvre de Friedman, élaborée de façon tant théorique que sculpturale par le biais de ses écrits, dessins et maquettes, s’organise en effet autour du concept clé de « sculpter le vide ».
J’essayais souvent de définir l’architecture comme sculptant le vide. En effet, le matériau qui fait l’architecture est le vide pénétrable. Vous pouvez l’apprécier de l’intérieur. Mais le vide en soi n’est pas visible. Quelque chose doit le contenir. L’espace architectural est généralement contenu dans une boîte. Le travail des architectes consiste le plus souvent à concevoir cette boîte. La sculpture de l’espace peut également être réalisée en créant un espace négatif, c’est-à-dire un espace autour des objets, (…) comme un «moule» de ces objets. Ce travail relève également du domaine de l’architecture. (Y.F)
La Ville Spatiale, imaginée par Yona Friedman à partir de 1953, permet un nouveau développement de l’urbanisme : celui de la ville tridimensionnelle ; il s’agit de multiplier la surface originale de la ville à l’aide de plans surélevés (Y.F) L’architecture de la Ville Spatiale doit être suspendue à 35 mètres du sol et reposer sur des pylônes, occuper le moins possible d’espace au sol, et superposer plusieurs niveaux, permettant de faire coïncider les sphères résidentielle, professionnelle, industrielle et commerciale. Il s’agit d’une sorte de maillage, transformable à loisir par ses habitants, qui sont invités à organiser eux-mêmes leurs espaces de vie en déplaçant mur et planchers à la manière de meubles. Et libérant, voire ouvrant ainsi certains volumes.
Également dans cette optique d’architecture modulaire, conviant l’individu à prendre part aux évolutions du paysage urbain qu’il habite, Yona Friedman a conçu le Musée sans Bâtiment à la fin des années 60. Souhaitant décloisonner les espaces « figés » tels que le musée pour y intégrer à la fois les populations et l’environnement extérieur, cette oeuvre-manifeste, constituée d’anneaux-modules « vides » en acier, légère, maniable et recyclable, est aussi représentative de la préoccupation écologique de l’architecte.
Un modèle du Musée sans Bâtiment est actuellement installé Place du Mont Blanc et sera « activé » par les spectateurs à plusieurs reprises durant la durée du festival. Ceux-ci sont en effet invités à sélectionner puis à collaborer à l’accrochage d’oeuvres issues de la collection du Musée Alpin, à participer à des échanges autour des accrochages ou des conférences sur la biodiversité, ou encore à prendre part à des performances dansées.
Yona Friedman
Courtesy: Fond Denise et Yona Friedman, Marianne Friedman Polonsky, Archives Jean-Baptiste Decavèle.
Tous droits réservés.
Exposition « Yona Friedman, visionnaire » à la médiathèque de Chamonix-Mont-Blanc, Artocène 2023, © Julien Gremaud
« A tribute to Yona Friedman »
The architect, urban planner, thinker and theoretician Yona Friedman (b. Hungary in 1923 - d. United States in 2019), would have been 100 years old this year.
Conceived as a tribute to this visionary man and as an opening onto his diverse and fruitful practice, this exhibition focuses in particular on three of his projects in which the void occupies a prominent place:
– the theoretical development around “The art of modeling the void”;
– The Spatial City;
– The Architecture without Building.
Much of Friedman’s work, elaborated both theoretically and sculpturally through his writings, drawings and models, is indeed organised around the key concept of “sculpting the void”.
I often tried to define architecture as sculpting the void. Indeed, the material that makes architecture is the penetrable void. You can appreciate it from the inside. But the void in itself is not visible. Something has to contain it. Architectural space is usually contained within a box. The work of architects is most often to design this box. The sculpture of space can also be achieved by creating a negative space, that is to say a space around the objects, (…) like a “mold” of these objects. This work also falls within the field of architecture. (Y.F)
The Spatial City, imagined by Yona Friedman from 1953, allows a new development of urban planning: that of the three-dimensional city; it is about multiplying the original surface of the city using raised planes (Y.F) The architecture of the Space City should be suspended 35 meters above the ground and rest on pylons, occupying as little space as possible on the ground, and superimpose several levels, allowing the residential, professional, industrial and commercial spheres to coincide. It is a kind of mesh, transformable at will by its inhabitants, who are invited to organise their living spaces themselves by moving walls and floors like furniture. And freeing, even opening up certain volumes.
Also in this perspective of modular architecture, inviting the individual to take part in the evolutions of the urban landscape he inhabits, Yona Friedman designed the Architecture without Building at the end of the 1960s. Wishing to decompartmentalize “frozen” spaces such as the museum to integrate both the populations and the external environment, this work-manifesto, made up of “empty” steel module rings, light, handy and recyclable, is also representative of the ecological concern of the architect.
A model of the Museum without Building is currently installed Place du Mont Blanc and will be “activated” by the visitors on several occasions during the duration of the festival. They are indeed invited to select and then collaborate in the hanging of works from the collection of the Alpine Museum, to participate in discussions around the hangings or conferences on biodiversity, or to take part in performances. danced.
Yona Friedman
Courtesy: Denise and Yona Friedman Fund, Marianne Friedman Polonsky, Jean-Baptiste Decavèle Photographic Archives
All rights reserved.